Trouver ses soleils

Embellir son quotidien quand le jour et la nuit se confondent


Nouveau : pour écouter la newsletter Lettre d’exploration du quotidien, j’ai enregistré sa lecture. Pour pouvoir l’écouter pendant les trajets, en cuisinant, en buvant un thé… Voici le lien :

Et pour les recettes, je vous invite à aller voir tout en bas.


L’hiver approche. L’automne est entrain de tirer sa révérence : les feuilles ont presque toutes gagné le sol pour l’enrichir et préparer le printemps ; l’éclat doré et flamboyant des arbres a fait place aux lignes sombres de leur silhouette sans appareil ; le froid s’installe et vient engourdir les doigts ; la pluie fait partie de notre quotidien ; et les jours se confondent avec la nuit – décembre accueille les jours les plus courts de l’année, la présence du soleil se fait rare, les matinées tardent à arriver et la nuit enveloppe nos intérieurs avec surprise au moment du goûter.

Le 21 décembre aura lieu le solstice d’hiver : la journée où l’ensoleillement est le plus court de l’année. Mais le 21 décembre est aussi une journée qui apporte l’espoir du renouveau, du retour de la lumière. Elle est l’aube des jours plus longs et du printemps qui se prépare.

« S’il y a des ombre
c’est qu’il y a
de la lumière »
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Dans l’attente du retour du soleil et de la lumière, j’ai décidé de trouver mes propres soleils. De m’émerveiller de cet arbre, le seul au milieu de ce petit bois, à encore porter ses feuilles ocres et orangées : un soleil dans une journée sombre. De goûter les rayons du soleil à travers les branches des arbres, leur dénuement laissant alors passer toute la lumière et la chaleur. De prendre plaisir à m’emmitoufler dans un pull chaud, d’enfiler un bonnet en laine et mohair et de laisser le froid gagner mon visage, me vivifier – me sentir vivante. De collectionner les bougies et de les allumer dès que la lune apparaît dans le ciel de décembre. De préparer des goûters qui réchauffent : biscuits à l’orange, pain d’épices, cake à la cannelle, compotée de pommes chaudes…

Dans l’attente du retour du soleil et de la lumière, j’ai eut envie d’allumer des guirlandes qui doucement scintillent . D’apporter une douce chaleur dans notre foyer : l’odeur des plats qui mijotent, du pain qui cuit ; la flamme vacillante des bougies ; les rideaux de lin aux fenêtres ; un boutis moelleux sur le fauteuil ; les tasses fumantes de rooïbos. De réunir autour d’une table ceux qui me sont chers – et leur cuisiner un repas simple, mais réconfortant.

Dans l’attente du retour du soleil et de la lumière, j’ai eut besoin de prendre soin de moi et des autres. De préparer des mélanges de plantes pour les infusions de l’hiver. De choisir et d’éparpiller aux quatre coins de la maison, des livres qui sauront émerveiller les enfants, et les plus grands - pour l’imagination, pour le rêve, pour faire sa place au beau dans notre vie. De m’offrir une bulle de yoga avec la lumineuse Lucie, créatrice de Newmood Yoga. De penser ma cuisine avec encore plus de douceur, d’onctuosité, de chaleur ; en y déposant, de ci de là, des touches de cru et de vivant qui viennent exalter les assiettes et, avec précaution, reconstituer notre énergie. De me réfugier dans mon café préféré – Prose Café – tenu par ma libraire-barista préférée.

« Enchanter le quotidien et l’ordinaire
Aimer redécouvrir l’art des choses simples
Parfois arrêter le temps
Observer ce qui nous entoure
Se sentir comblé
Chaque jour comme un cadeau
Ouvrir les yeux, absorber la poésie
Tout est là »
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Alors oui, dans l’attente du retour du soleil et de la lumière, j’ai essayé de me faire la plus attentive aux plus petites joies. De cueillir les instants de beau, les tableaux qui s’offrent à moi, les rencontres savoureuses, les embrassades qui réchauffent les cœurs, les échanges ensoleillés, les rires à l’envolée – la joie qui rayonne. Il suffit souvent de tous petits riens, pour faire les plus jolis moments.

Je n’oublie pas les jours tous noirs où même un rayon de soleil ne parvient pas à passer. Mais ce que j’essaie de ne pas oublier, c’est que rien n’est permanent, tout est mouvement. Alors, je me souviens du chant des oiseaux, symphonie des journées de ciel bleu ; je me plonge dans un livre qui viendra nourrir mon besoin de réconfort, de rêve et de beau ; je chauffe de l’eau pour y plonger une infusion qui sent Noël ; je me rappelle les souvenirs comme des baumes ; et j’accueille, j’essaie de ne pas lutter contre ces jours plus difficiles, pour mieux laisser les couleurs et les fleurs venir de nouveau embellir le quotidien.

Et bientôt, le mimosa sera en fleurs.

« Notre soleil d’hiver vient d’apparaître
Oui, le mimosa est en fleur »
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Les mots de décembre : chaleur, lumière, réconfort, beau, mijoter, laine, ralentir, partager, bougies, douceur, cannelle et clémentine...

Et toi, quelles sont tes sources de lumière ?
Quels sont les mots qui évoquent ton mois de décembre ?
Si tu écrivais trois moments à créer, trois moments qui
pourraient être source de joie : quels seraient-ils ?

1 Extraits de « L’épaisseur des jours », Caroline Gomez, aux éditions la maison E


Le livre de la Lettre du mois : « L’épaisseur des jours » de Caroline Gomez


Caroline Gomez, dans L’épaisseur des jours, vient écrire la poésie du quotidien, l’émerveillement et la beauté des choses et des moments simples. C’est une ode au foyer et à l’art de l’attention – et peut-être aussi de l’intention que l’on vient mettre dans notre présence aux autres, au monde. La maison E, maison d’éditions indépendante, est aussi une galerie poétique et sensible d’objet du quotidien. « Galerie poétique, collections de saison et maison d’édition la maison E réunit la nature, l’art et l’artisanat » lamaisoneshop.fr


Pour la recette de ce mois de décembre, j’ai eut envie de vous offrir un plat réconfortant et des biscuits au parfum de clémentine et de cannelle. J’espère que l’une des deux pourra vous apporter un peu de soleil. Elles sont simples et assez rapides à faire. Une alimentation simple et joyeuse, c’est ce que j’ai à cœur de vous partager.

Crème de haricots blancs, potiron rôti et pesto d’orties

Les haricots blancs, qui font partis de la famille des légumineuses, constituent une belle source de protéines, de fibres, de vitamines et de minéraux. Comme pour beaucoup de céréales et de légumineuses, il est important de les mettre à tremper au moins toute une nuit dans de l’eau afin de les rendre plus digestes et assimilables et réduire leur temps de cuisson – le trempage permet aussi et surtout de désactiver certains anti-nutriments qui empêchent l’absorption de vitamines et minéraux. Lorsque les légumineuses sont associées à des céréales – riz, sarrasin, épeautre, blé non hybridé etc – au sein d’une même journée, l’ensemble des acides aminés nécessaires au bon fonctionnement du corps sont apportés. L’ortie, quant à elle, est une plante que j’affectionne particulièrement : elle ne se laisse pas approcher avec facilité mais ses bienfaits sont multiples. Elle est reminéralisante, anti inflammatoire, stimule le système immunitaire… J’aime la consommer au printemps quand ses jeunes pousse ne sont pas encore trop amers – en soupe, en bouillon, en pesto. En dehors du printemps, j’aime en mettre un peu dans mes infusion et faire des pesto en réhydratant les feuilles séchées.

  • 800 g de haricots blancs cuits

  • huile d’olive

  • 100 ml de bouillon de légumes

  • 1 cuillère à soupe de pesto sec d’ortie de Le jardin e(s)t la recette

  • 1 potiron

  • copeaux de tomme de brebis

  • herbes de Provence

  • paprika fumé

  • piment d’Espelette

  • sel et poivre

Utiliser des haricots secs est plus économique que de les acheter déjà cuits – cependant, ceux déjà cuits nous font gagner du temps ! Pour cuire les haricots, les faire tremper la veille ou le matin pour le soir dans un grand saladier d’eau avec 1 cuillère à soupe de sel (cela va les attendrir). Après le trempage, les rincer et les faire cuire pendant environ 30 minutes dans une grande casserole d’eau (on peut y ajouter un peu de bicarbonate de soupe alimentaire pour les rendre encore plus digestes). Pendant la cuisson, penser à écumer et à ne pas laisser déborder la casserole. Vérifier qu’ils sont bien cuits (ils doivent être fondants), les rincer de nouveau.

Si ce sont des haricots déjà cuits, les rincer et les mettre dans un bocal en verre ou un petit saladier.

Une fois les haricots cuits et versé dans un grand bocal en verre ou petit saladier, ajouter le bouillon de légume et l’huile d’olive, le sel et le poivre : mixer jusqu’à l’obtention d’une belle crème de haricots.

Pendant la cuisson des haricots, préparer le potiron : le couper en tranches pas trop épaisses, pas trop fines ; mélanger ces tranches avec des herbes de Provence, de l’huile d’olive, du paprika fumé, du sel et un peu de piment d’Espelette. Faire rôtir au four pendant 30 minutes environ à 170°C/180°C.

Enfin, préparer le pesto d’ortie en mélangeant 1 cuillère à soupe de poudre de pesto sec d’ortie avec 2 cuillères à soupe d’eau, 4 cuillères à soupe d’huile d’olive, et une pincée de sel. Pour préparer un pesto maison à l’ortie : utiliser de l’ortie frais ou blanchi en saison, avec de l’ail émincé finement et des graines de courges broyées grossièrement ; ajouter de l’huile d’olive et du sel, de la même manière qu’un pesto au basilic. Hors saison, utiliser de l’ortie séchée – que l’on peut trouver en magasin bio au rayon tisane – que l’on réhydrate avec de l’eau (2 cuillères à soupe d’eau, 4 cuillère à soupe d’huile d’olive pour 1 cuillère à soupe d’ortie séchée) et y ajouter de l’ail finement haché , des graines de courges concassées et du sel.

Biscuits clémentine et cannelle

Ces biscuits sont...délicieux. Trois coups de cuillères, deux aller-retour d’un rouleau à pâtisser, quelques cercles à l’emporte-pièce ; et une délicate et merveilleuse odeur qui se diffuse dans la maison après la cuisson. J’utilise ici du blé ancien qui sera mieux digérer qu’un blé moderne ; et en T110 pour plus d’apports de fibres – et un goût plus rustique. L’idée de réaliser de la poudre de clémentine m’est venue lorsque j’ai reçu le livre d’Alice Roca, « Réunir » : elle avait glisser dans le paquet un sachet de poudre d’orange maison. Ici les clémentine corses sont à l’honneur pendant toute leur saison. Autant réutiliser les peaux dans des biscuits gourmands… Pour réaliser une poudre de clémentine rien de plus simple : récupérer les peaux des clémentines bio non traitées, les mettre dans un four à 100° et les laisser sécher pendant environ 30 minutes – ajuster au besoin, la peau ne doit plus contenir d’humidité, elle doit s’être rigidifier. Puis, une fois refroidis, les mixer et le tour est joué.

  • 150 g de farine de blé ancien T110

  • 90 g de beurre demi-sel cru à température ambiante

  • 45 g de sucre de canne complet

  • poudre de clémentine

  • cannelle

Dans un bol, couper le beurre en petits dés. Ajouter le sucre et malaxer le tout avec les mains, puis avec un fouet – ou seulement avec un fouet si leur beurre est bien assez mou. Ajouter la farine, 1 cuillère à soupe bombée de poudre de clémentine et 1 cuillère à café bombée de cannelle. Mélanger le tout avec une cuillère en bois. Étaler la pâte entre deux feuille de papier cuisson. La laisser reposer au réfrigérateur pendant environ 30 minutes, jusqu’à ce que la pâte ai durcie. Créer les biscuits à l’aide d’emporte-pièce (ou simplement de verre d’eau au diamètre pas trop large).

Cuire dans un four préchauffer à 200°C pendant environ 10 minutes – il faut que les biscuits commencent à dorer. Laisser refroidir avant de déguster avec un rooïbos ou tout autre boisson chaude qui vous fera du bien.


Je vous souhaite une belle fin d’année !


Merci de m’avoir lue (ou écoutée) ! Vous pouvez partager cette newsletter à ceux que cela pourrait intéresser.

Je vous souhaite une très belle journée,

Emily

PS. : Ce mail est une lettre ouverte. Tu peux me répondre si le cœur t’en dit, cela me fera sincèrement plaisir.

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Lettre d'exploration du quotidien

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Par Emily Lucas Kerivel